L’exposition du Museum of Everything à Paris, prolongée plusieurs fois, a fermé ses portes le 31 mars dernier. J’ai pu y aller quelques jours avant, très curieuse d’en savoir plus.
Cette manifestation était née du mariage éphémère de la collection d’art brut de James Brett avec la Chalet Society de Marc-Olivier Wahler, au 14 boulevard Raspail, dans un lieu lui-même en transition.
D’un
côté, donc, une ancienne école catholique de St Germain des Prés de 1000-m2,
prêtée pour l’occasion par le Groupe Emerige à la Chalet Society qui en fait
son premier projet d’envergure dans le domaine de l’art.
D’un
autre, une collection sans musée qui y expose environ 500 œuvres d’art brut, de
plus d’une centaine d’artistes pour la plupart inconnus, à découvrir seul avec
sa sensibilité et sans à priori.
Le
Museum of Everything est une association caritative dirigée par James Brett,
qui depuis une dizaine d’années, achète pour son musée itinérant des œuvres
d’art de façon personnelle et spontanée, pour la collection et l’exposition,
surtout pas pour la spéculation.
Liberté
et créativité sont les maitres mots de cette manifestation où le lieu, le
concept et les œuvres se rejoignent et s’entremêlent afin de ne faire qu’un.
Loin d’exposer tableaux et sculptures sur des murs blancs, l’entrée, la cour,
les escaliers et les couloirs sont à la fois laissés bruts et peints, décorés.
Avec un ticket à 1000€ à qui prendra des photos dans l’expo !
Des
textes d’artistes tels Annette Messager et son époux Christian Boltanski, ou Nick Cave accompagnent
les accrochages des différentes salles. Grâce
à un formidable bouche à oreille, plus de 4000 visiteurs se sont déplacés, professionnels de l'art au début, de plus en plus grand public par la suite.
Il
n’est pas question de porter un jugement objectif sur cette exposition. Si certaines œuvres tendent vers l’art naïf ou d’autres vers l’onirisme, le thème religieux revient avec instance.
Quoi qu'il en soit, la spontanéité de la création sans culture et sans but force l’admiration. Des pièces attirent, d’autres interpellent, certaines font sourire tandis que d’autres sont si personnelles qu’elles mettent franchement mal à l’aise.
Quoi qu'il en soit, la spontanéité de la création sans culture et sans but force l’admiration. Des pièces attirent, d’autres interpellent, certaines font sourire tandis que d’autres sont si personnelles qu’elles mettent franchement mal à l’aise.
N’oublions
pas que presque tous les artistes exposés sont autodidactes, viv(ai)ent aux 4 coins
du monde, créant à différents moments de leur vie.
Impossible de rester indifférent au cœur du Museum of Everything, et l’on se
félicite que dans le domaine de l’art il existe des volontés de découvrir et
de faire découvrir en faisant exploser la bulle contextuelle habituelle.
Outre
le ticket d’entrée, un café et une drôle de boutique proposaient à la sortie grands et
petits objets pratiques ou artistiques pour aider l’association dont tous les
membres sont bénévoles. En remerciement, le MoE offre sur un porte-carte un
« lifetime membership » pour voir ses collections où qu’elles soient
exposées. Le shopping de soutien continue en ligne sur shop.musevery.com.
Après
Londres, Turin et Moscou, le Museum of Everything a quitté Paris pour une autre exposition, un autre lieu.
Plus
d’infos, plus de photos sur musevery.fr, sur le site et sur la page faceboook de la Chalet Society.
Des
projets à suivre.