Le musée Galliera, à notre grand regret, est fermé jusqu’au printemps 2013 pour travaux
de mise aux normes de sécurité, et d’amélioration de l’accueil du public. Un
mal nécessaire. Olivier Saillard, directeur du musée, a donc mis en place avec
succès des expositions « hors les murs », comme celles sur le XVIIIe au goût du jour à Versailles ou Madame Grès au Musée Bourdelle.
En pleine ouverture d’urgence, la Cité de la Mode n’est pas bien prête : pas de réservation, pas de parking, site internet peu volubile, terrasse encensée mais interdite, boutiques en déballage, restau installé mais fermé. Bref.
L’endroit est
étrange, pas seulement au niveau esthétique. Cependant, la scénographie des expos
présentées surprend agréablement et s’intègre très bien à l’architecture béton revue
design.
Les collections
du couturier Cristobal Balenciaga sont égrainées dans des vitrines modernisées
dont la structure métallique rappelle les malles-cabines. Bien vu, l’absence de
vitres permet une observation minutieuse des tenues (mais bien sûr interdit de
toucher !), et les tiroirs bas, à tous de se pencher sur les pièces
présentées, au propre comme au figuré.
L’ensemble de
la donation de la famille Balenciaga au Musée Galliera comprend des pièces historiques,
collection personnelle du couturier, et des éléments de ses propres collections
de Haute Couture. Aux vêtements s’ajoutent accessoires, costumes folkloriques,
bijoux, croquis et magazines. Le tout s’échelonnant de la fin du XVIIIè siècle
aux derniers modèles créés par Monsieur Balenciaga avant la fermeture de sa maison de
couture en 1968.
Une grande modernité transparait dans ces modèles : coupes, broderies, motifs et matières,
et uniformité des couleurs (beaucoup de noir). Certaines robes de soirée auraient
volontiers été emportées pour porter de suite !
Malgré le prix
assez bas du billet d’entrée (6€ par adulte les 2 expos et gratuit pour les
moins de 14 ans), la visite est assez rapide. Des modèles-phares du
prêt-à-porter contemporain Balenciaga par Nicolas Ghesquière auraient pu
continuer l’histoire. Dommage.
Juste à côté,
l’installation du défilé printemps-été 2012 « White Drama » de
Comme des Garçons est monochrome, donc, et l’on circule entre les bulles de
plastique renfermant les mannequins.
Totalement importable, mais visiblement ce n’est pas le propos. Chacun
se fera son idée.
Deux expos à
voir du 13 avril au 7 octobre 2012
En attendant la réouverture du Musée Galliera, cliquez ici pour visiter en vidéo son atelier de restauration (400m2 employant 13 personnes) et de conservation (4000m2 de trésors !!!), sur paris.fr. Le fonds
du musée (quelques 100 000 pièces) s’informatise et une partie de
la consultation en ligne est déjà disponible en cliquant ici.
En ce moment et dans le cadre de La Triennale 2012, la façade du Musée Galliera (face au Palais de Tokyo) s’orne
d’une œuvre originale de l’artiste ghanéen El Anatsui. Une sculpture géante
faite de matériaux de récupération, associant la tôle rouillée et des miroirs à
la structure archi-classique du musée. A voir.